LETTRES A M. FELIX COUDROY

Ainsi que tu l’auras vu, le ministre ne trouve rien de mieux, pour combler le déficit qu’a occasionné notre politique, que de frapper les boissons de quatre nouvelles contributions.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 43
Lettre du 2 janvier 1841

Frédéric Bastiat était propriétaire de vignes: la citation du jour reflète son agacement à devoir supporter de nouvelles taxes et la lettre dont elle est tirée mentionne sa volonté de créer ce que l’on appellerait aujourd’hui un “lobby” afin de faire valoir les intérêts de l’industrie de la vigne auprès du parlement.

Je relève cette citation par ce qu’elle semble avoir d’universel, tout au moins en France. En effet, le gouvernement a la fâcheuse tendance à vouloir régler tous les problèmes par la création de nouvelles contributions obligatoires. Et ce, même (surtout?) lorsque le problème créé vient de lui: en effet, si il y a un déficit à combler, c’est qu’une politique passée a été mal pensée (dans le meilleur des cas) ou qu’elle est totalement inadéquate (dans la plupart des cas?). Revoir la manière de faire les choses est généralement la meilleure façon de corriger ses erreurs. Malheureusement, le gouvernement a une autre option qu’il exerce sans modération: augmenter les impôts et taxes et empiler une nouvelle politique plus ou moins erronée sur celle qu’il a déjà mise en place.

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