LETTRES A M. FELIX COUDROY

Il est bien difficile que nos préjugés nous laissent, je ne dis pas bien juger, mais bien voir les faits.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 37
Lettre du 17 août 1840

C’est au cœur d’une longue lettre écrite depuis Madrid que je relève la citation d’aujourd’hui. Frédéric Bastiat était en Espagne où, si je comprends bien, il tentait de créer une société d’assurance. Il décrit à son ami la situation chaotique qui y règne après la première guerre civile (carliste) et la nationalisation des couvents et monastères.

C’est l’occasion de jeter de-ci, de-là des réflexions sur ce qui se passe en période révolutionnaire. La citation du jour est applicable à chacun d’entre nous et en toutes circonstances mais il est vrai que le risque est bien plus fort lorsque les émotions prennent le dessus sur la raison. En effet, nous avons tous des préjugés: c’est ce qui nous permet de prendre des décisions ou d’agir rapidement; cela ne nous exonère pas de faire des erreurs, au contraire, mais en général, c’est indispensable (il est impossible d’analyser en permanence tous les paramètres d’une situation pertinents pour une prise de décision). Cependant, dans l’idéal, nos décisions devraient se baser sur des faits. Le problème est que, dans un moment d’excitation ou de peur en particulier, nous avons tendance à être aveuglés par nos préjugés et ignorer les faits (l’exemple récent de la crise créée au prétexte de l’épidémie de covid est flagrant).

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