Je crois sincèrement que le danger actuel n’est ni au pouvoir, ni à l’Assemblée; il est dans les égarements de l’opinion populaire.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 404 à 405
13 novembre 1849
Cette lettre du 13 novembre 1849 annonce le débat qui s’engage avec Pierre-Joseph Proudhon dans La Voix du Peuple (la première lettre de Frédéric Bastiat y a été publiée la veille, 12 novembre). Le débat sera publié par la suite par Pierre-Joseph Proudhon sous le titre Intérêt et Principal et par Frédéric Bastiat sous le titre Gratuité du Crédit. Il comprend quatorze lettres reprises sur 140 pages des Œuvres Complètes et j’en recommande bien entendu la lecture!
Frédéric Bastiat précise ensuite qu’il considère le jugement de l’opinion publique comme une pièce maîtresse de la politique. C’est ce que traduit la citation d’aujourd’hui, Frédéric Bastiat étant convaincu que l’ignorance du peuple vis-à-vis en ce qui touche l’économie était la source de bien des erreurs dans la politique menée par le gouvernement. Le débat avec Proudhon s’inscrivait alors dans sa volonté d’éduquer le peuple en vue d’avancer sur des bases solides plutôt que des croyances trompeuses. On notera que ce problème d’ignorance et ses conséquences n’a toujours pas été résolu de nos jours.