LETTRES A M. DOMENGER – 11

La stupide audace de ********* passe toute croyance…… Ces hommes s’amusent à fouler au pied toutes les règles du gouvernement représentatif, Constitution, Lois, Décrets; 

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 403 à 404
Mardi 13. (Eté de 1849)

“Toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d’une pure coïncidence”. Sans un tel avertissement, on serait tenté de croire que Frédéric Bastiat avait vu Donald Trump approcher! Cela reste le signe que nos hommes politiques passent et se ressemblent. Dès 1849, il y avait des hommes de pouvoir qui agissaient de manière stupide et se moquaient de la constitution comme de leur première chemise. Je ne sais pas qui se cache derrière ces astérisques mais finalement, peu importe!

Ce qu’il est important de retenir ici, c’est que les institutions démocratiques existent pour une bonne raison: limiter le pouvoir de nuisance de ceux avec qui on n’est pas d’accord. La phrase qui suit la citation (“ils ne s’aperçoivent pas qu’ils rendent impossible cette monarchie qu’ils rêvent”) traduit le fait que le non-respect des institutions touche même celui qui croit pouvoir en bénéficier. En effet, prendre le pouvoir en les ignorant appelle les révolutions. Ce que la démocratie offre lorsqu’elle limite les pouvoirs de l’opposition (et donc de soi-même lorsqu’on est au pouvoir), c’est une stabilité absolument indispensable à l’avancée du pays et au bien-être de la population.


NB: il n’existe pas de mardi 13 entre avril et octobre 1849. Frédéric Bastiat en retraite devait compter les jours en dilettante!