Ne ressemblons-nous pas à cette cuisinière qui, en sortant, disait au chat: Gardez bien les ortolans, et, si le chien vient, montrez-lui les griffes.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 289 à 297
Après 1840
Dans cette esquisse, Frédéric Bastiat se penche sur la problématique du contrôle démocratique. Selon lui, le rôle du parlement est de constituer un contre-pouvoir à l’exécutif et, comme il le développera dans sa lettre à Gustave Larnac en 1846 et son pamphlet Incompatibilités Parlementaires en 1849, les fonctionnaires (on parle ici de ceux qui ont des charges exécutives) ne devraient pas pouvoir également siéger au parlement.
Il dénonce ici la naïveté d’Alphonse de Lamartine qui s’est opposé à la loi des incompatibilités au prétexte qu’elle serait une suspicion contre les députés qui seraient des hommes d’honneur. Frédéric Bastiat veut bien le concéder mais il préférerait s’en assurer. Il montre également comment les politiciens peuvent être élus de bonne foi mais tomber dans une corruption plus ou moins passive que favorisent des institutions mal ficelées. L’homme est faillible, comme le chat dont il est question dans la citation d’aujourd’hui: ne pas le soumettre à la tentation est la meilleure manière connue pour qu’il n’y succombe pas.