52. SOUS LA REPUBLIQUE – XIII – PETITION D’UN ECONOMISTE

Qui empêche les habitants des communes de faire librement, volontairement et à leurs frais, une expérience socialiste sur eux-mêmes?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 227 à 230
La République française, 2 mars 1848

L’avènement de la deuxième république française a fait naître des espoirs chez tous ceux qui rêvaient d’une organisation politique différente, et notamment chez les constructivistes. Dans cet article, Frédéric Bastiat répond à ceux qui voudraient voir la création d’un “ministère du progrès et de l’organisation du travail”. Une de leur proposition est de créer des entités d’une lieue carrée dans laquelle le socialisme serait mis en place pour ensuite pouvoir le déployer au niveau national. La question qui se pose alors est de savoir si de telles entités seraient peuplées volontairement d’une part et si elles seraient auto-financées ou subventionnées par le reste de la nation. Bien entendu, dans ce dernier cas, on pourrait s’attendre à ce que se soit un franc succès: si l’impôt national finance une expérience socialiste locale, il ne peut y avoir d’échec financier mais il sera impossible d’étendre l’expérience à toute la France sans provoquer un déséquilibre financier fatal.

Par-contre, si l’idée est de créer de véritables entités autonomes telles que les kibboutz au siècle suivant en Israël dans lesquelles la population est libre d’y adhérer volontairement, Frédéric Bastiat n’y voit pas d’inconvénients (la citation d’aujourd’hui) et demande que l’expérience puisse être donnée aux libéraux tout autant qu’aux socialistes. Il décrit ensuite comment une telle expérience libérale sera couronnée de succès et s’en réjouit. D’une certaine manière, il entrevoit les deux expériences socialiste et capitaliste qui seront mise en place au XXème siècle: les kibboutz et le résultat mitigé qu’on connaît et Hong Kong et le succès qu’on a pu observer.

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