Nous pensons qu’il ne faut pas chercher à modifier l’octroi, mais viser à le supprimer.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, page 218
La République française, 28 février 1848
Dans ce billet très court, Frédéric Bastiat réitère sa volonté de laisser le champ libre au gouvernement provisoire qui se met en place avec la Révolution de Février. Cependant, il répond au gouvernement qui annonce que l’octroi “doit être modifié de manière à le rendre moins pesant pour les classes ouvrières”.
Il avait signalé un an auparavant que l’octroi était légitime en sa qualité de droit fiscal. On voit ici que cet impôt n’était cependant pas exempt de défauts puisqu’il en demande la suppression. Clairement, la déclaration du gouvernement provisoire montre les velléités constructivistes de ce dernier qui voudrait en faire un impôt “moins pesant” pour une part de la population, et donc injuste vis-à-vis d’une autre part de la population.
Une fois de plus, il n’aura pas été entendu et l’octroi en France métropolitaine n’a été supprimé qu’à la fin de la deuxième guerre mondiale, un siècle plus tard! Pire, je découvre qu’il est encore en vigueur dans les départements d’Outre-Mer en 2024, traduisant le penchant protectionniste des gouvernements pour qui le libre-échange demeure une anomalie.