GRAND MEETING A MANCHESTER

Le progrès s’est accompli à la suite des réductions opérées dans notre tarif, sans qu’il y ait eu la moindre réciprocité de la part de la France.

Milner Gibson, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 463 à 474
Manchester, 25 janvier 1848

Ce meeting à Manchester a été organisé pour célébrer l’entrée au Parlement de plusieurs dizaines de députés issus du mouvement en faveur du libre-échange suite aux élections de 1847 après l’abolition des lois-céréales en 1846. Il présente leur position vis-à-vis des avancées encore nécessaires, notamment la fin de la loi de navigation et la suppression du monopole tenu par les Indes occidentales et s’attarde en particulier sur les problématiques de guerre et de paix à venir pour le Royaume-Uni.

Plusieurs discours sont prononcés et relevés par Frédéric Bastiat: j’en retiendrai trois dont j’extrairai une citation, à savoir ceux de Milner Gibson, Richard Cobden et John Bright.

La citation d’aujourd’hui est de Milner Gibson qui montre comment les détracteurs du libre-échange ont pu se fourvoyer et comment ce qui était prévu par ses défenseurs s’est avéré exact. En particulier, il s’attarde sur la situation du commerce avec la France et montre comment celui-ci s’est développé, les exportations britanniques ayant décuplé entre 1815 et 1847 pour devenir plus importantes que les exportations vers les colonies des Indes occidentales. De manière particulièrement intéressante, on voit ici que la décision unilatérale de supprimer des droits de douane est un franc succès, malgré la croyance fort répandue (encore de nos jours) que le commerce international doit faire l’objet de traités internationaux visant à une “réciprocité” qui consiste à ne supprimer des droits de douane qu’en échange de la suppression de droits par le partenaire commercial. Dans la mesure où ces droits constituent une restriction pour le pays même qui les impose, c’est absurde et leur suppression ne réclame pas la suppression (souhaitable, il est vrai) des restrictions que le partenaire commercial s’impose lui-même.

Pages 463 à 474 – Pages 474 à 485 – Pages 486 à 491

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