COBDEN ET LA LIGUE

La vérité n’a pas besoin pour se défendre de gibets, de chaînes, de tortures et de cachots.

George Thompson, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 327 à 343
Covent Garden, 22 mai 1844

Dans ce discours, George Thompson reprend l’idée selon laquelle la lutte contre l’esclavage ne passe pas par le protectionnisme. Nous avons vu qu’à l’époque, un certain nombre de libéraux acceptaient l’argument du gouvernement qui différenciait le sucre-libre du sucre-esclave pour mettre en place des droits de douane différentiels. George Thompson insiste sur le fait que l’on ne combat pas le mal par un autre mal et revient sur les incohérences du gouvernement qui ferait preuve de philanthropie vis-à-vis du sucre-esclave mais applique d’autres principes pour le café. En outre, il illustre sa position en citant le frère de Joseph Sturge (je n’ai pas retrouvé son prénom et il ne peut s’agir d’Edmund Sturge, encore vivant en 1844) qui observa comment, quarante plus tôt, l’indigo produit par les esclaves fut remplacé par l’indigo que des capitalistes anglais ont introduit au Bengale.

La citation d’aujourd’hui me paraît primordiale par ce qu’elle implique sur son contraire. Lorsqu’un gouvernement attaque la liberté d’expression, on peut légitimement penser que ce n’est pas pour faire éclater la vérité mais empêcher qu’elle ne s’exprime (un oppressé peut dire des bêtises mais le meilleur moyen de l’en empêcher, c’est de montrer ce qu’il en est, pas de le faire taire). Par ailleurs, George Thompson fait sienne la devise “Fiat justicia, ruat cœlum” que Frédéric Bastiat traduit par “Le devoir est à nous, les événements sont à Dieu” que je trouve admirable d’optimisme et de courage dans la mesure où elle traduit l’intégrité de ceux qui font confiance à la justice plutôt que de se compromettre (attention: il ne s’agit pas de “j’ai confiance dans la justice de mon pays” qui fait référence à l’institution).

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