COBDEN ET LA LIGUE

Le commerce étant un échange de valeurs égales, une nation qui ne veut pas acheter ne peut pas vendre, et toute restriction à l’importation fait obstacle à l’exportation.

William Pitt, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 309 à 326
Covent Garden, 15 mai 1844

Deux discours sont repris ici, celui de John Bright et celui de James Wilson. Le premier tente d’expliquer que l’enrichissement du Lancastre qui s’est fait grâce à l’industrie ne s’est pas fait aux dépens de l’agriculture. Le deuxième reprend l’idée pour montrer que le système de prix est complexe et soumis à plusieurs forces: abondance et rareté influent sur le prix mais l’offre et la demande également. Si il est vrai que la pénurie (visée par les lois-céréales) augmente les prix de vente au profit des agriculteurs, la baisse de la demande consécutive les fait baisser. Aussi, la liberté commerciale qui permet la découverte du prix “naturel” est supérieure à la restriction qui, si elle a pour effet immédiat une hausse du prix, n’est pas pérenne. Ainsi, James Wilson nous dit: “Je soutiens que les lois céréales, ou toute autres mesures restrictives, manquent leur but, et cessent, à la longue, de profiter à ceux-là même dont elles avaient l’avantage en vue”.

La citation d’aujourd’hui est tirée d’un extrait cité par James Wilson d’un discours prononcé au parlement quatre-vingts ans plus tôt par Lord Chatham. Il dénonçait déjà l’absurdité de l’approche mercantiliste qui cherche à s’enrichir au travers des exportations tout en limitant ses importations. La richesse est créée par l’échange qui se fait dans les deux sens, achat et vente: supprimer un terme de l’échange conduit à la suppression de l’échange lui-même, et donc à la suppression de cette création même.

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