Nous sommes des hommes libres. Pourquoi n’aurions-nous pas un commerce libre?
Fox Maule-Ramsay, traduit par Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome III, pages 206 à 223
Glasgow, 10 janvier 1844
Sur près d’une vingtaine de pages intitulées “L’Agitation en Ecosse”, Frédéric Bastiat tente de montrer que l’activité de la Ligue ne se cantonne pas à l’Angleterre mais aussi dans ce royaume qui a traditionnellement été vu par les français comme leur “ami”. Des coupures de presse font état de réunions à travers les différentes villes du pays (la première référence est à Carlisle qui, selon moi est en Angleterre: je ne sais pas pourquoi ce choix a été fait) et certains discours font l’objet d’extraits traduits ici.
La citation d’aujourd’hui a été prononcée par Fox Maule à l’occasion d’un toast au grand banquet de Glasgow. Je la relève car elle me paraît essentielle pour montrer où doit se trouver la charge de la preuve lorsque les constructivistes s’opposent aux libéraux. En effet, la qualité d’homme libre est généralement reconnue (même lorsqu’elle n’est pas bien comprise), y compris chez les adversaires des libéraux. Je ne vois pas vraiment comment débattre face à un partisan de l’oppression qui considère qu’une élite est en place pour “gouverner” la plèbe. Mais si l’on accepte le postulat que les hommes sont libres et égaux en droit, restreindre une liberté, quelle qu’elle soit, mérite d’avancer des arguments convaincants. Aussi, la question “pourquoi n’aurions-nous pas un commerce libre?” nécessiterait une explication circonstanciée pour y répondre par l’affirmative. Ce n’est en général pas le cas et, lors même que ce le serait, il devrait être possible de détecter une erreur de raisonnement ou d’hypothèse.