Le libre-échange est la cause, ou du moins un des aspects de la grande cause du peuple, des masses, de la démocratie.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 311 à 328
7 janvier 1848
Dans ce discours, Frédéric Bastiat expose les travers du protectionisme et montre comment il est nuisible au peuple. Il se réfère notamment aux législations de 1793 et 1822, diamétralement opposées en ce que la première visait à l’entrée des biens de première nécessité mais se fourvoyait en interdisant leur sortie (les restrictions à l’exportation réduisent les importations qui ne peuvent être payées) tandis que la deuxième visait à restreindre les importations tout en favorisant les exportations (ce qui correspond à une politique d’appauvrissement). L’erreur de 1793 est plus acceptable car elle visait à aider le peuple quand celle de 1822 visait à aider les riches capitalistes. Il montre également comment les évolutions législatives en Angleterre suivaient le même schéma: le protectionisme visait à satisfaire l’aristocratie quand le libre-échange prenait en compte les intérêts du peuple.
Par ailleurs, il introduit son discours par l’exemple d’un producteur de machines rencontré à Marseille. Cet exemple est particulièrement intéressant car il introduit la notion du travail à l’entrepôt qui n’est autre que la création d’une zone franche restreinte à l’entreprise pour ses produits d’exportation. Il souligne ce que ce “privilège” a d’imparfait mais indique aussi comment les exonérations de droits de douane sur la production exportée ont permis à l’entreprise d’être florissante. Cet exemple qui sera repris à plus grande échelle dans les années 1980 en Chine avec la création des zones franches illustre parfaitement la supériorité du modèle économique non restrictif.
Malheureusement, les gouvernements avides de pouvoir autorisent parfois une petite dose de liberté mais ne peuvent s’empêcher de la circonscrire autant qu’ils le peuvent.