XLVII. SIXIEME DISCOURS

Ce qui est privilège pour l’un est servitude pour l’autre.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 293 à 311
5 septembre 1847

Ce discours prononcé à Marseille fin août et publié le 5 septembre 1847 dans le Libre-Echange aborde un certains nombre de thèmes récurrents de l’œuvre de Frédéric Bastiat. D’un point de vue économique, il fait référence à Jean-Baptiste Say qui a dit que “les produits s’échangent contre des produits”, pensée que Frédéric Bastiat a fait évoluer pour expliquer que “les services s’échangent contre les services” et qui sera dévelopée longuement dans le chapitre De La Valeur dans les Harmonies Economiques.

Il nous rappelle également sa position vis-à-vis du doux commerce cher à Montesquieu qu’il est de bon ton de railler ces temps-ci (sans jamais démontrer d’erreur) quand il demande: “Quant à l’étroite relation qui existe entre le libre-échange et la paix des peuples, cela est-il davantage contestable?”.

La citation d’aujourd’hui me semble primordiale lorsqu’il s’agit d’analyser la mise en place d’une politique. Si, comme on l’observe tous les jours, elle crée des privilèges (une subvention, une exonération de taxe ou une réglementation de la concurrence par exemple), il est indispensable de garder en tête que de tels bénéfices ont un coût. La propension des hommes politiques à éluder ces coûts est infinie mais ils n’en sont pas moins réels et prendre une décision politique au motif qu’elle est bénéfique à certains est inacceptable si les coûts qu’elle engendre (pas seulement financiers) ne sont pas honnêtement compris et débattus.

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