XXXIV. LES ARMEMENTS EN ANGLETERRE

Nous sommes profondément convaincus que le libre-échange, c’est l’harmonie des intérêts et la paix des nations.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 194 à 200
15 janvier 1848

Dans cet article, Frédéric Bastiat s’inquiète d’une nouvelle politique anglaise d’armement alors même que les lois-céréales ont été abolies. Il rappelle que s’il est utile d’avoir une armée défensive, l’objet d’une armée offensive est de pouvoir augmenter son pouvoir colonial. Dans la mesure où les colonies sont en mesure de commercer librement avec le monde entier, il n’y a aucun intérêt pour les autres nations de chercher à les conquérir, ce qui ne peut qu’engendrer des coûts sans offrir aucun bénéfice commercial (rappelons ici que les colonies étaient une manière d’augmenter la taille du marché dans un monde mercantiliste tout en garantissant l’accès aux ressources). Si les ressources sont disponibles par un commerce libre, il n’y a aucune raison de s’engager dans des guerres de conquêtes.

Il y a donc une contradiction à ce que l’Angleterre augmente sa puissance militaire au moment où elle fait tomber les barrières commerciales (à moins de craindre une invasion, ce qui à l’époque, paraissait plutôt incongru). C’est ce que dénonce Frédéric Bastiat ici.

La citation d’aujourd’hui s’inscrit dans l’introduction de cet article et présente l’intérêt de rappeler la première motivation au développement du libre-échange, qui n’est pas de favoriser la prospérité (deuxième motivation, certes non négligeable) mais bien d’engendrer la paix.

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