XXVIII. REPONSE A LA PRESSE SUR LA NATURE DES ECHANGES

On complique beaucoup ces questions en ce méprenant sur les causes, ou en confondant les causes avec les effets.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 158 à 164
11 juillet 1847

Voici une nouvelle réponse à La Presse qui analyse la balance commerciale de la France et constatant une sortie nette du numéraire en 1846 suite à l’ouverture des importations de blés pour pallier à une mauvaise récolte, croit y trouver un argument en faveur du protectionnisme.

Dans cet article, Frédéric Bastiat reconnaît la plupart des arguments avancés mais réfute la conclusion dans la mesure où La Presse omet de prendre en compte la mauvaise récolte initiale. Oui, la crise financière et industrielle est réelle mais elle découle du fléau qu’a été la mauvaise récolte, pas de l’ouverture des frontières. Sans ouverture, il y aurait eu une famine et la crise lui est préférable. Il procède à un exercice intéressant dans lequel il émet l’hypothèse d’un cordonnier se cassant le bras puis reprend point à point l’argumentaire de La Presse dans cette nouvelle situation: la logique reste entière mais le fait d’ignorer la cause initiale rend caduc le raisonnement. C’est une nouvelle fois une critique de ceux qui confondent corrélation et causalité, un point majeur dans la compréhension économique du monde qui nous entoure.

En outre, il évoque le fait que si la liberté des échanges avait été en place avant la crise agricole, la crise financière aurait pu être moins forte: de par la restriction, les échanges sont limités et, lorsque survient un événement qui déséquilibre la balance commerciale, il se fait ressentir de manière beaucoup plus forte que si les relations commerciales avec l’étranger étaient déjà en place.

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