La liberté assure la paix de deux manières: dans le sens négatif en extirpant l’esprit de domination et de conquête, et dans le sens positif, en resserrant le lien de solidarité qui unit les hommes.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 147 à 158
Janvier 1847
Frédéric Bastiat écrit cet article suite à la publication dans La Presse de cinq lettres de François Vidal qui se contredit et prône une “organisation quelconque”. Il montre le ridicule (au mieux car on peut aussi y voir de l’orgueil) des constructivistes à vouloir organiser la société. Il y explique l’idée qui sera ensuite reprise et développée par Friedrich von Hayek selon laquelle la société est un ordre spontané. Il se moque des constructivistes quand il écrit: “Faut-il demander l’organisation Fourier, l’organisation Cabet, l’organisation Blanc, ou celle de Proudhon, ou celle de M. Vidal?” et montre ainsi que toutes ces organisations collectivistes nées dans la tête de l’un ou l’autre constructiviste sont nécessairement totalitaires (“comment empêchera-t-on cette autorité de devenir despotique et d’exploiter le monde à son profit?”).
La citation d’aujourd’hui s’inscrit en opposition à l’attaque contre la liberté de François Vidal qui souhaite “l’abolition préalable de la guerre”. Frédéric Bastiat est certainement séduit par l’idée de paix universelle mais ne tombe pas dans le souhait puéril de son adversaire. Il s’agit ici d’une idée-force de la pensée de Frédéric Bastiat qui est traduite également dans ma citation apocryphe favorite: “Si les biens et services ne traversent pas les frontières, les soldats le feront”.
On pourra noter qu’il s’agit également de l’un des moteurs principaux motivant la construction européenne suite à la deuxième guerre mondiale.