XII. SUBSISTANCES

C’est de la spoliation légale, la pire de toutes.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 63 à 68
8 mai 1847

Dans cet article daté du 8 mai mais publié le 9 mai dans Libre Echange, Frédéric Bastiat se plaint des restrictions protectionnistes qui aggravent la disette en restreignant les importations des moyens de subsistance. C’est incohérent avec l’article du 27 décembre 1846 dans lequel il se réjouissait de l’ouverture des ports aux céréales (“Au moment où nous écrivons, les ports de France sont ouverts aux céréales du monde entier”). Je ne sais pas expliquer cette différence: les droits de douane étaient-ils, oui ou non en place pour freiner les importations de céréales?

Quoi qu’il en soit, les droits de douane protectionnistes existaient au moins sur d’autres produits et ne changent pas le raisonnement. La citation d’aujourd’hui est d’ordre universel et mérite d’être rappelée à tous ceux qui voient chaque anomalie de marché comme une raison de faire intervenir le gouvernement sur tout et n’importe quoi. Oui, il existe des intérêts privés qui dérivent sur la malhonnêteté (en particulier le vol et la fraude) et doivent être combattus pour ce qu’ils sont. Non, la solution n’est pas systématiquement de substituer le gouvernement et l’action publique à l’action privée. Le problème avec le pouvoir d’un gouvernement, c’est qu’il n’est pas possible de s’y opposer et si il met en place une spoliation qui sera par définition légale, il n’est alors pas possible de s’y soustraire. En cela, c’est la pire de toutes et Frédéric Bastiat la combat sans relâche.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *