Or, les pauvres demandent plus que ce qui est juste, et les riches refusent même ce qui est juste.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, pages 507 à 510
1849
Après avoir été élu à l’Assemblée Nationale Constituante de 1848, Frédéric Bastiat se représente pour être de nouveau élu, à la première Assemblée Nationale Législative de la Seconde République. Le premier volume des Œuvres Complètes se conclut par cette courte profession de foi électorale adressée aux électeurs des Landes sous la forme d’une réponse au reproche qui lui est fait d’être socialiste.
Un comble! Il commence par faire la liste de ses écrits dans lesquels il s’est opposé plus ou moins violemment mais toujours avec cohérence aux socialistes de l’époque. Il admet ensuite avoir voté avec les socialistes sur certains sujets mais contre eux sur d’autres. Cette courte profession de foi illustre assez bien la problématique de la politique des partis qui n’est jamais satisfaisante pour personne, les votes se faisant non pas en fonction de convictions mais de postures et de recherche de majorité pour faire passer les idées de l’un ou de l’autre.
La citation d’aujourd’hui reflète la position de Frédéric Bastiat qui se voulait être d’une probité intellectuelle à toute épreuve, au risque de froisser ses “amis” politiques. Il ne se voyait pas en défenseur des pauvres ou des riches mais en soutien inconditionnel de ce qu’il pensait être juste.