AUX ELECTEURS DU DEPARTEMENT DES LANDES

Livré à lui-même, il franchit bientôt les limites qui circonscrivent sa mission; il augmente outre mesure le nombre et la richesse de ses agents; il n’administre plus, il exploite; il ne juge plus, il persécute ou se venge; il ne protège plus, il opprime.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 217 à 231
Novembre 1830

La citation du jour fait référence (“il”) au gouvernement. Dans son adresse aux électeurs du département des Landes de 1830, Frédéric Bastiat cherche à convaincre du rôle que doit jouer la chambre des députés. Selon lui, il ne s’agit pas d’une enceinte dont la vocation est de permettre aux députés d’obtenir des prébendes pour eux-mêmes ou leurs électeurs mais d’un contre-pouvoir essentiel d’une démocratie libérale. Après avoir dénoncé les motifs bassement matériels sur lesquels comptent certains candidats, il explique pourquoi il est nécessaire de mettre en place un contre-pouvoir, ce qui se résume à la citation du jour. Sans cela, le pouvoir dérive naturellement vers les excès que l’on observe dans toutes les tyrannies (on le verra, y compris dans les dictatures communistes puisque c’est l’absence de contre-pouvoir qui en sont la cause). 

Malheureusement, c’est une condition nécessaire mais pas suffisante, ce qui est souligné par la phrase d’introduction de l’adresse: “Un peuple n’est pas libre par cela seul qu’il possède des institutions libérales”. 

Il y a par ailleurs un point que je ne comprends pas dans ce texte: il est daté de novembre 1830 et, selon Guillaumin, il s’agit d’un soutient à la candidature de M. Faurie. Or les élections de 1830 ont eu lieu en juillet. Si quelqu’un connaît l’explication à cette incohérence apparente, n’hésitez pas à utiliser la section “commentaires” pour la donner.

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