Les guerres n’ont plus l’intérêt pour cause ni même pour prétexte, étant toujours contraires aux intérêts de la masse.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 198
Lettre du 17 août 1850
Dans cette lettre, Frédéric Bastiat s’excuse de ne pas pouvoir assister au Congrès de la Paix qui se tint à Francfort sur le Main en 1850 en raison de son état de santé (moins de six mois avant sa mort). Il y soutient clairement la cause et montre une fois de plus son optimisme, convaincu qu’il est que le libéralisme et l’enrichissement des peuples associé éteint les raisons de faire la guerre.
En effet, il note que, par le passé, “les hommes se faisaient la guerre pour conquérir du butin, des terres ou des esclaves”. La situation économique, dès 1850, ne justifiait plus ce type de guerre, encore moins avec l’avénement du libre-échange qui fait qu’il est plus simple de s’enrichir en produisant ce sur quoi on a un avantage comparatif pour l’échanger contre ce dont on a besoin.
Malheureusement, son optimisme était prématuré et il aura fallu trois guerres franco-allemandes (1870, 1914 et 1939) avant que l’Europe se lance dans la mise en place d’une véritable zone de libre-échange (l’Union Européenne) qui exclut encore une grande partie du monde. A ce jour, le succès (en termes de paix au sein de l’Union Européenne) lui donne raison sur ce qu’il voyait comme inéluctable mais à l’échelle mondiale, il subsiste encore des guerres dont la raison est assez floue (l’ego des dirigeants politiques n’y est sûrement pas étranger) et certainement “contraire aux intérêts de la masse”.