LETTRES A RICHARD COBDEN

Je ferai voir que l’affranchissement commercial conduit à l’affranchissement politique.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 154
Lettre du 10 janvier 1847

La citation d’aujourd’hui reflète une idée-clé du libéralisme, à savoir que le libéralisme économique est vecteur de paix. C’est l’idée de Montesquieu lorsqu’il prône le “doux commerce” pour établir des relations amicales entre les peuples et c’est également cette idée qui a contribué à la création de l’Union Européenne. En effet, nous oublions souvent que cette dernière est le fruit de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) qui avait été établie après les trois guerres franco-allemandes de 1870, 1914 et 1939, les deux dernières ayant dégénéré en guerres mondiales. L’idée d’alors était bien de créer des liens commerciaux forts entre la France et l’Allemagne pour éviter une nouvelle guerre (et ça a été un succès jusqu’à ce jour).

La CECA était certes bien loin des idéaux de Frédéric Bastiat (il s’agissait d’industrie lourde, hautement politique) mais c’était un pas en direction du libéralisme. Je suis convaincu qu’une dynamique libérale est ce qui importe le plus, le degré de libéralisme à atteindre étant systématiquement l’objet de désaccords. Or c’est bien ce qu’il s’est alors passé: l’Union Européenne qui est en train de devenir un enfer réglementaire et une forteresse protectionniste vis-à-vis du reste du monde présente encore un nombre incroyable de caractéristiques libérales pour les peuples dont les pays sont membres de l’Union (la libre circulation des biens et des personnes est réelle, ce qui n’est pas un mince succès pour la liberté, on l’oublie facilement).

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