Croyez-vous que s’il suffisait d’imprimer des billets de banque pour que nous puissions tous satisfaire nos besoins, nos goûts, nos désirs, l’humanité serait arrivée jusqu’ici sans recourir à ce moyen?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome V, pages 64 à 93
Section 79 à 90

Pour tous ceux qui pensent que la Théorie Moderne de la Monnaie (MMT – Magic Money Theory) ressemble à quoi que ce soit de moderne, les voilà avertis: dès le milieu du XIXème siècle, l’idée en était débattue et les esprits éclairés, tel Frédéric Bastiat, avaient conclu que c’était une chimère et qu’il était temps de passer aux choses sérieuses.

Dans cette troisième partie de “Maudit Argent”, l’auteur explique en une dizaine de pages ce qu’est et ce que n’est pas la monnaie et parvient même à le résumer en quelques mots: “Cet écu témoigne que vous avez rendu un service à la société, et, de plus, il en constate la valeur”. J’apprécie particulièrement cette définition car elle souligne un point qui est fort mal compris et particulièrement important à une époque où la monnaie est dématérialisée: le fait que la monnaie qui permet d’acheter un service futur représente un service passé. Il y a trois moyens d’obtenir de la monnaie: le vol (qui prend une monnaie obtenue par l’un des deux moyens qui suivent), le service rendu (vente de sa force de travail – salaire – par exemple) ou la création par une banque. Ce dernier point est particulièrement mal compris car l’octroi d’un prêt se caractérise par un crédit en compte et que les banquiers ne présentent pas le débit qu’ils inscrivent également dans leurs propres livres: c’est ce dernier qui permet d’assimiler la nouvelle monnaie à l’ancienne, le service futur au service passé. Mais je m’égare, la création monétaire (légitime) n’est pas l’objet de ce pamphlet.

Autres citations choisies sous Maudit Argent!:
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