XII. – LE SEL, LA POSTE, LA DOUANE.

Les affections, les sentiments, les épanchements de l’amour et de l’amitié ne seront pas, comme aujourd’hui, refoulés de la main du fisc au fond des cœurs.

Frédéric Bastiat
Sophismes Economiques, Deuxième série, pages 213 à 229

C’est avec beaucoup d’humour que Bastiat prend l’occasion de la réforme de la poste en Angleterre pour revisiter le système de la poste en France. Pour ceux qui ont pris l’habitude de se moquer du niveau de service à la fin du XXème siècle ou au début du XXIème, allez voir d’où l’on vient avec les 242 tarifs possibles pour une lettre à une époque où les ordinateurs fonctionnaient avec une manivelle. La poste anglaise venait de passer au tarif unique et payable par l’expéditeur, ce qui était manifestement d’une efficacité redoutable (et généra une croissance du nombre de lettres de 360 pour cent!).

C’est au détour d’une discussion sur la pertinence d’un financement par l’impôt qu’apparaît la citation ci-dessus que je reprends pour sa valeur en ce qui concerne la problématique des effets de bord (ou des conséquences non-intentionnelles). Quand on n’imagine pas qu’un pamphlet intitulé “Le sel, la poste, la douane” portant sur des problématiques fiscales puisse avoir un rapport avec les émotions, Bastiat nous montre ici que, malheureusement, les mauvaises décisions politiques ont des conséquences réelles sur la vie de la population, même si elles ne sont pas intentionnelles.

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