4 LETTRES A MADAME SCHWABE – 2

Il faut gémir sur un pays qui décourage jusqu’à l’honnêteté.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 427 à 432
11 mars 1849

Cette série de onze lettres aux Schwabe s’achève par quatre lettres à Madame desquelles je ne retiendrai que la citation d’aujourd’hui. Dans cette lettre, Frédéric Bastiat se désole de ce qu’il ne sera pas élu à l’assemblée nationale en 1849 suite à la dissolution de l’assemblée constituante de 1848. On sait maintenant qu’il se trompait et que seule la mort lui fera perdre son fauteuil.

Ce qu’il anticipait à tort, c’est que sa manière de faire de la politique avec honnêteté et selon sa conscience plutôt que faire de la politique politicienne et partisane dont l’objectif principal est la réélection ne lui permettrait pas de se représenter et encore moins de se faire élire face à un candidat qui aurait le soutien d’un grand parti. Il faut reconnaître que si dans le cas particulier il se trompait, la généralité alors et jusqu’à aujourd’hui est bien de faire de la politique pour se faire élire et que l’adhésion à la machine de son parti est primordiale. L’électron libre Frédéric Bastiat a pu être réélu et d’autres après lui le seront mais ils représentent l’exception confirmant la règle. Oui, l’honnêteté n’est pas ce qui fait le succès d’un homme politique (dans aucun pays).