Le pays a perdu une magnifique occasion de marcher, et il ne la trouvera plus, car je crains bien que d’autres orages n’attendent la prochaine assemblée.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 388 à 390
3 février 1849
Dans cette lettre où Frédéric Bastiat annonce avoir été nommé à la commission du budget, il décrit un certain nombre de manœuvres politiciennes dont il se désole. Il ne le mentionne pas mais l’assemblée a été dissoute quelques jours plus tôt et c’est probablement la raison pour laquelle il fait référence à la prochaine assemblée dans la citation d’aujourd’hui.
Sans que Frédéric Bastiat puisse être accusé de ne pas être un grand démocrate, on voit ici les limites de la démocratie, que ce soit en raison de l’impossibilité pour une grande assemblée de se mettre d’accord en conscience ou que ce soit à cause des tactiques politiciennes indispensables que le gouvernement doit mettre en place pour faire avancer son agenda. Il demeure cependant des circonstances particulières qui permettent de faire de grands pas de temps en temps (on parle aujourd’hui souvent des cent jours après une élection présidentielle en France). Selon cette lettre, Frédéric Bastiat pensait que l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte le 10 décembre 1848 offrait l’une de ces occasions; la citation d’aujourd’hui indique qu’elle a été manquée.