M. Clément a l’air de penser que c’est manquer de respect à nos maîtres que d’approfondir des problèmes qu’ils ont à peine effleurés.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, pages 200 à 201
4 juillet 1850
Suite à une critique des Harmonies Economiques par Ambroise Clément que Frédéric Bastiat ne trouve pas constructive, il écrit à Horace Say pour expliquer son désaccord.
La citation d’aujourd’hui résume bien sa pensée et l’on y retrouve l’idée selon laquelle la perfection n’est jamais atteinte et que le progrès à toujours de beaux jours devant lui. Adam Smith a écrit un chef d’œuvre qui est toujours d’actualité mais dans lequel certaines erreurs (la plus grossière étant peut-être la valeur travail, reprise par Karl Marx) se sont glissées. Il mérite donc le respect qu’il reçoit encore de nos jours mais cela n’empêche pas de le remettre en cause sur certains points ou d’en approfondir d’autres. Frédéric Bastiat dit, courageusement, exactement cela de son père à Horace Say et souhaiterait qu’on le respecte lui-même à l’avenir, tout en poursuivant la recherche de la vérité qu’il n’a pu toucher que du bout des doigts.
Je crois que, malgré le dédain que lui a accordé Joseph Schumpeter, Frédéric Bastiat a été admiré par bien d’autres que moi et notamment d’illustres économistes dont Milton Friedman n’était pas le moindre. J’ose croire que l’avenir continuera à le respecter et que les thèmes qu’il a évoqués et ont pu être développés après sa mort et au XXème siècle continueront à être étudiés et de mieux en mieux compris.