72. LETTRE A M. DAMPIERRE

Avec un Chambre peuplée de créatures du pouvoir, le pays, sa fortune et sa liberté sont sans défense; et c’est là qu’est le germe d’une révolution.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 300 à 303
3  juillet 1846

Cette lettre est en réponse à une lettre d’Elie de Dampierre qui sollicitait le soutien de Frédéric Bastiat à l’élection législative de 1846. Il parvient à lui écrire avec tact qu’il ne le soutiendra pas car il est en profond désaccord avec les légitimistes (ce qu’était M. Dampierre) qui cherchaient à rétablir la branche aînée des Bourbon sur le trône de France, tout en affirmant qu’il le préférerait à un “secrétaire des commandements de M. Le duc de Nemours” (fils de Louis-Philippe).

La citation d’aujourd’hui résume bien la position de Frédéric Bastiat. Il considère que le parlement devrait être un contre-pouvoir à l’exécutif et ne doit pas être une simple chambre d’enregistrement à la botte du gouvernement. C’est une nouvelle preuve de l’esprit profondément démocratique de Frédéric Bastiat qui est non seulement un fervent avocat de la liberté mais souhaite aussi que les institutions en place la soutiennent en cherchant toujours à éviter la mise en place d’un régime autocratique, ne serait-ce que parce que la seule manière de le combattre est la révolution, qui n’est pas souhaitable et source de misères.

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