61. UNE MYSTIFICATION

La manière dont je les épuise est si subtile qu’elle leur échappe. Mais les grands travaux que je fais exécuter éblouissent leurs regards.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 242 à 244
Jacques Bonhomme, 15 juin 1848

C’est sous forme de fable que Frédéric Bastiat imagine avoir une discussion avec un certain ministre nommé Budget. Ce dernier est d’un cynisme incroyable et montre au premier abord que prélever l’impôt auprès des travailleurs pour leur en reverser une partie en échange de leur travail finit par être une mesure impopulaire car la naïveté du peuple a des limites.

Cependant, l’ignominie des hommes politiques n’ayant, elle, pas de limites, il montre comment il a su faire diversion en créant l’impôt indirect, beaucoup moins évident pour le peuple à identifier. Ainsi, il a pu augmenter encore ses propres dépenses parallèlement à celles de l’Etat, ces dernières permettant d’éblouir le peuple qui n’y voit alors que du feu. La citation du jour attribuée au ministre illustre son mépris pour le peuple.

Quand on observe les discussions budgétaires en France aujourd’hui, on se dit que nous n’avons rien appris: les prélèvements sont largement plus importants qu’ils ne l’étaient au XIXème siècle mais le peuple accepte l’argument selon lequel sans cela, l’Etat ne pourrait pas distribuer le bien comme il le fait (essentiellement les retraites, les dépenses de santé et autres dépenses de l’Etat Providence, voire même les traitements des fonctionnaires au nom de la défense du service public).

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