La protection fait porter au consommateur national des pertes hors de toute proportion avec les profits qu’elle procure au producteur national.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 128 à 130
Courrier français, 29 août 1846

Dans son pamphlet Deux Pertes contre un Profit, Frédéric Bastiat explique par un exemple fictif la théorie selon laquelle les droits de douane sont destructeurs de richesse, contrairement à ce que pensent les protectionnistes. Cependant, il fut largement critiqué sur l’aspect théorique de ses principes. Cette lettre au Moniteur Industriel lui permet de relever les chiffres avancés par ses adversaires protectionnistes pour montrer que, au-delà de la théorie, son raisonnement s’applique bien en pratique et que la réalité confirme sa position.

Ce qui est extraordinaire, c’est qu’encore au XXIème siècle, les partisans des droits de douane continuent à avancer les mêmes arguments qui sont faux et prouvés comme tels, autant en théorie que dans la pratique. J’ai toujours quelques doutes sur la qualité des chiffres avancés par la modélisation d’un phénomène économique mais quand Mark J. Perry calcule que le coût des droits de douane par emploi sauvé (article en anglais) varie entre plusieurs centaines de milliers de dollars et deux millions de dollars par an, confortant ce que nous disait Frédéric Bastiat 170 ans en arrière (citation retenue), je ne peux m’empêcher d’y apporter crédit et les bras m’en tombent!