27. LA LOI DES CEREALES ET LE SALAIRE DES OUVRIERS

Les partisans du libre-échange prédisent-ils que, sous le règne de leurs principes, il n’y aura plus aucune fluctuation dans les salaires?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 125 à 128
Courrier français, 24 août 1846

Suite à l’abolition des lois céréales en Angleterre, le Morning Herald et le Standard ont annoncé que des baisses de salaires allaient avoir lieu dans certaines manufactures et la presse française a repris l’information pour dénoncer les méfaits du libre-échange.

Dans cet article au Courrier français, Frédéric Bastiat montre que le problème n’est pas si simple et que l’information est biaisée, utilisant notamment le sophisme qui consiste à confondre causalité et corrélation d’une part mais aussi en omettant de préciser un certains nombre de points qui permettent de douter de la validité de l’information.

Cependant, avant cette dénonciation, Frédéric Bastiat revient également sur la problématique qui consiste à présenter la position des libéraux de manière trompeuse. La citation d’aujourd’hui nous rappelle que les attentes libérales ne peuvent être assimilées au nirvana: anticiper une augmentation de la richesse d’un pays à travers une politique libérale ne signifie pas que l’enrichissement soit immédiat, ni universellement réparti dans la population. De plus, les protectionnistes qui dénoncent une conséquence (ou plus souvent, une corrélation), omettent de prouver que leurs propositions ou politiques conduisent à un résultat plus souhaitable: en l’occurence, la fluctuation des salaires avait aussi lieu avant l’abolition des lois céréales!

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