La restriction est un système faux et oppressif; – donc il faut le renverser.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 108 à 113
Mémorial bordelais, 14 juin 1846
Dans cet article, Frédéric Bastiat étale son optimisme vis-à-vis de la venue du libre-échange pour rassurer ceux qui trouvent que la situation évolue trop lentement. Il trouve deux arguments pour cela: le soutien d’un certain nombre d’hommes d’Etat qui ont marqué leur intérêt pour les positions de l’association et la position d’un grand nombre de journaux (étroitement liés avec l’opinion publique sans laquelle rien ne change) vis-à-vis de la liberté des échanges.
Malheureusement, il se trompait sur les hommes: l’avenir montrera que leur soutien était donné du bout des lèvres, comme l’indique la note en bas de page 110 par l’éditeur ou la lettre que Frédéric Bastiat adressera à Alphonse de Lamartine en octobre 1846. Quant aux journaux et à l’opinion publique, s’il en est qui sont de véritables soutiens au libre-échange, il extrapolait un peu vite leur position en tenant compte de leurs objectifs et de leurs positions vis-à-vis de l’esclavage ou vis-à-vis du monopole. La cohérence intellectuelle veut que Frédéric Bastiat avait raison de penser qu’ils en viendraient naturellement à soutenir sa cause mais c’est donner trop de crédit à la cohérence et l’honnêteté intellectuelle qui sont, encore aujourd’hui, trop rares.
Cependant, si son optimisme était déplacé, son raisonnement reste juste et la citation d’aujourd’hui reste valide.