11. THEORIE DU BENEFICE

Mettez-moi à même de rançonner vos administrés non seulement jusqu’à concurrence de mes pertes, mais encore au-delà, et vous aurez assuré à mon industrie des bénéfices.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 50 à 53
Mémorial bordelais, 26 février 1846

Frédéric Bastiat illustre ici sous forme de dialogues amusants l’iniquité de la protection. A l’époque, elle était incarnée par les droits de douane et il montre ici que, si l’octroi était utilisé de la même manière, il n’en serait pas moins injuste. J’ajouterais qu’on peut y ajouter le cas des subventions qui modifient la protection sur la forme mais pas sur le fond.

Je ne sais pas quel était le degré de popularité accordé alors à la “théorie du bénéfice” mais elle semblait être soutenue par Le Moniteur Industriel. Ce qui est vrai dans une économie de marché libre, c’est que le bénéfice est la marque du progrès et de la création de valeur mais il s’agit d’un symptôme (le bénéfice traduit le fait que le coût de production est inférieur au prix de vente): si le bénéfice est créé artificiellement par la législation, ce n’est plus nécessairement vrai. La citation d’aujourd’hui révèle la vérité crue sous la forme du cynisme de l’interlocuteur: le bénéfice suite à une vente librement consentie est bénéfique mais sous l’effet de la coercition, c’est une spoliation.

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