10. A M. LE REDACTEUR DU JOURNAL DE LILLE, ORGANE DES INTERETS DU NORD

Faut-il que les monopoleurs aient encore le monopole de la parole?

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 47 à 50
Mémorial bordelais, 19 février 1846

Cet article paru dans le Mémorial bordelais est une réponse au Journal de Lille qui a dû publier un article qui présente le projet de l’Association pour la Liberté des Echanges dans lequel il introduit les idées sous un jour favorable mais en conclut qu’il n’y a pas lieu de se battre en faveur de la liberté car nous sommes face à une “mêlée confuse” dans laquelle se trouvent les partisans de la liberté et ses détracteurs.

Frédéric Bastiat lui demande, extraits à l’appui, comment il peut parvenir à cette conclusion et recommander aux libéraux de se taire en attendant que la liberté fût, leur donnant alors le droit de la défendre. C’est bien entendu totalement absurde et conduit à la citation du jour.

Au-delà du cas précis, il s’agit ici de défendre la liberté d’expression et la situation est similaire à ce que l’on observe de nos jours avec les accusations de “complotisme” et de “fake news” qui sont avancées à tour de bras par les gouvernements et leurs soutiens. Non, la liberté d’expression ne consiste pas à laisser parler ceux qui sont d’accord avec un discours, fut-il officiel ou largement admis mais bien ceux avec qui on n’est pas d’accord. George Orwell nous le rappelle lorsqu’il écrit: “Si la liberté a un sens quelconque, c’est bien celui d’avoir le droit de dire aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre”.

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