Jamais grande cause n’a failli faute d’un homme.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 34 à 38
Mémorial bordelais, 9 février 1846
Cet article a été publié dans le Mémorial bordelais le lendemain du précédent. Frédéric Bastiat y aborde les problématiques de l’esprit de parti et de l’opinion publique. En ce qui concerne le premier, il insiste sur le fait que le libre-échange ne se fera que si il ne s’inscrit pas dans la politique politicienne entre les partis. Dégager une majorité au parlement permet de faire passer certains textes mais un principe se doit d’embrasser toutes les sensibilités, de la gauche jusqu’à la droite en passant par le centre.
C’est la raison pour laquelle l’opinion publique est si importante: elle permet non pas de dégager une majorité parlementaire mais une stabilité dans l’action politique. Frédéric Bastiat se désole de l’ignorance économique dans lequel baigne la population française: ça n’a pas vraiment changé depuis. C’est la raison pour laquelle, même si un parlementaire se trouvait adhérer au principe du libre-échange, il s’ignorera lui-même si il envisage une carrière politique.
C’est donc la cause du libre-échange qui doit être défendue pour que la population la réclame. Sans cela, elle n’aboutira pas et ce n’est pas un homme providentiel qui permettra de mettre en place le libre-échange. Ce que nous dit la citation d’aujourd’hui, c’est que si la cause est juste et comprise, il se trouvera toujours quelqu’un pour la porter à bout de bras. Dans le cas contraire, un homme providentiel ne permettra pas de mettre en place le libre-échange. Il va être intéressant de voir dans les années qui viennent comment va évoluer la situation en Argentine: l’élection de Javier Milei traduit-elle un sentiment profond de la population qui va permettre de sortir du cycle infernal péroniste ou s’agit-il d’un homme providentiel qui sera incapable de péréniser la politique libérale qu’il tente de mettre en place?
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