Si l’on veut voter ces réductions d’impôts, il ne faut pas commencer par voter sans cesse des accroissements de dépenses.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome II, pages 225 à 228
20 juin 1847
Dans le volume II des Œuvres Complètes de 1862, cet article est daté par erreur en 1841 mais il s’agit bien d’une publication de 1847 suite aux discussions à la chambre de la proposition du député Auguste Demesmay élu pour la première fois en 1842.
Le raisonnement que fait ici Frédéric Bastiat porte sur l’élasticité-prix du sel. En effet, les discussions qui ont eu lieu pour ou contre une diminution de l’impôt du sel ont porté sur l’incidence qu’il aurait sur les comptes publics. L’argument des partisans de la réduction était que l’augmentation de la consommation compenserait la baisse du taux (grâce à l’augmentation de la base) alors que les protectionnistes arguaient que l’élasticité-prix serait nulle car la consommation de sel était déjà à son maximum. Si les premiers ont raison, la baisse sera donc bénéfique car la consommation augmentera (répondant donc à un besoin de la population) mais si les seconds ont raison, la baisse sera justifiée car ce serait la preuve que l’impôt est tellement élevé que la population se saigne aux quatre veines pour obtenir la quantité de sel absolument nécessaire à sa survie.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la citation d’aujourd’hui qui signifie que le débat sur l’incidence de cet impôt sur les revenus du fisc est déplacé si il ne s’inscrit pas dans une réflexion plus approfondie sur les dépenses du gouvernement.