Aujourd’hui, socialisme est devenu synonyme de progrès; est socialiste quiconque veut un changement quelconque.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome I, page 103
Lettre écrite au commencement de 1850
Cette lettre n’est pas datée mais il y est fait référence à la publication du premier tome des Harmonies Economiques, ce qui le situe après février 1850. Frédéric Bastiat y regrette le peu de succès que son traité d’économie rencontre en France mais se réjouit qu’en Allemagne, il fasse l’objet de débats. Ce succès à l’étranger combiné au dédain en France se poursuit encore de nos jours: je serais curieux de comprendre pourquoi.
La citation du jour me paraît encore tout à fait d’actualité et ce, pour une très bonne raison: je me croyais moi-même socialiste avant de me découvrir libéral. Il est étonnant de voir comment ce mot (socialisme) séduit les hommes, en particulier les jeunes qui s’intéressent un tant soit peu à la politique. La plupart des gens qui s’en réclament y lisent l’idéal politique qu’ils ont eux-mêmes en tête, celui d’améliorer la société et la vie “des gens”, sans trop réfléchir aux contraintes qui font que, si la situation est celle qu’elle est, ce n’est pas faute d’avoir des eu idéaux par le passé. Or, comme le dit Thomas Sowell: “S’il est une leçon à retenir de l’histoire des idées, c’est que les bonnes intentions ne laissent rien augurer de leurs conséquences réelles”.
En contexte, Frédéric Bastiat y voit une source d’optimisme: le fait que tout le monde se retrouve sous la bannière du socialisme ne signifie pas que tout le monde est d’accord, ce qui permet d’avoir une opposition divisée. En France, la scission entre socialistes et communistes au Congrès de Tours en 1920 illustre bien ce qu’il pensait. Ceci dit, si les mots “socialiste” et “libéral” avaient la même signification pour chacun d’entre nous, cela permettrait peut-être d’avoir des discussions plus claires…