Liberté! voilà, en définitive, le principe harmonique. Oppression! voilà le principe dissonant; la lutte de ces deux puissances remplit les annales du genre humain.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VI, pages 388 à 397
Frédéric Bastiat étant mort prématurément, les Harmonies Economiques n’ont pu être achevées mais il avait laissé une conclusion et le plan de ce qu’il voulait écrire, ce qui a permis à l’éditeur de compléter en partie ce traité d’économie qui en est à sa cinquième édition dans ces Œuvres Complètes en sept volumes, publiées de 1862 à 1864.
La citation du jour m’intéresse tout particulièrement car elle illustre bien une différence fondamentale entre les libéraux et les marxistes. Selon Arnold Kling (lien en anglais), ces derniers voient le monde à partir d’un prisme oppresseurs/oppressés. Cela pose un problème majeur car alors, quiconque se considère dans le camp des oppressés n’aspire qu’à une chose: passer dans le camp des oppresseurs. C’est en accord avec le concept de “dictature du prolétariat” et cohérent avec ce que nous avons pu voir des régimes socialistes au XXème siècle.
Contrairement à ce que peuvent en penser leurs opposants, les libéraux n’ignorent pas qu’il puisse y avoir des oppresseurs mais contrairement aux marxistes, ils ne souhaitent pas les remplacer. Les libéraux sont convaincus que la liberté permet d’harmoniser les relations entre les hommes alors que l’oppression est tragique: ils cherchent donc à supprimer autant que cela se peut cette dernière, pas à la remplacer par leur propre pouvoir.