LETTRES A M. DOMENGER – 14

Je crois que la majorité comprend que ce qu’il y a de plus prudent c’est de rester en république.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 406 à 407
18 février 1850

C’est un peu moins de deux ans avant la proclamation du Second Empire (qu’il ne connaîtra pas), que Frédéric Bastiat écrit la citation d’aujourd’hui. 

Dans une courte lettre, il se désole de voir les attaques politiciennes plus ou moins sincères qui fusent autour de lui. Manifestement, certaines d’entre elles visaient à décrédibiliser la république. Frédéric Bastiat montre ici avec modération qu’il était un républicain. Il pense alors que la majorité est avec lui sur ce point. Je note avec intérêt le mot “prudent”: la république n’est clairement pas la panacée et ce n’est pas parce qu’elle est en place que “tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes”. Cependant, de la même manière que Winston Churchill ne se faisait pas d’illusions sur la démocratie (“la pire forme de gouvernement à l’exclusion de toutes les autres”), Frédéric Bastiat défendait la république contre la monarchie ou l’empire (autocratiques en France), et non pas parce qu’elle permettait d’assouvir toutes les passions comme le pensaient certains.