Nous avons en France cinquante mille personnes, toutes très-influentes par leur caractère, qui ont juré une entière et douce obéissance à leur chef spirituel qui est en même temps roi étranger.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 355 à 357
1848
Selon Guillaumin, la date de cet article est évidente d’après le texte. Partant de l’hypothèse que l’évêque de Langres dont il s’agit est Pierre Louis Parisis, j’en déduis que le texte date de 1848. A l’époque, il n’y avait pas de séparation de l’église et de l’état, ce qui faisait de la question religieuse une question d’actualité.
Ce que je trouve extraordinaire dans ce texte, c’est que Frédéric Bastiat qui était un fervent catholique soit capable de prendre le recul qu’on observe ici. Alors qu’on pourrait s’attendre d’un protestant ou d’un athée qu’il critique les défauts et le poids de l’église romaine dans la politique de la France, on s’y attend moins venant de Frédéric Bastiat. Or c’est bien lui qui nous met en garde contre le pouvoir indu qu’a le Pape par le simple fait de l’organisation de l’église catholique. Ce que la citation d’aujourd’hui souligne, c’est que Frédéric Bastiat attendait de la représentation nationale qu’elle représente le peuple et le fait que l’église catholique soit soumise à l’autorité du Pape créait un mélange des genres qui le dérangeait par principe, indépendamment de ses propres convictions.