La nature des choses s’oppose à ce que neuf cents personnes gouvernent avec une volonté ferme, logique et rapide.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 237 à 238
Jacques Bonhomme, 11 juin 1848
Encore un article extrêmement court de ce premier numéro de Jacques Bonhomme qui se penche sur la problématique de l’Assemblée Nationale. La citation d’aujourd’hui met le doigt sur un problème majeur auquel doivent faire face les démocraties. En effet, “la volonté du peuple” est régulièrement mise en avant pour justifier les travaux du gouvernement démocratiquement élu. Malheureusement, cette volonté n’existe pas et la démocratie ne peut pas tout.
De nos jours encore et tout au moins en France, on apprend aux enfants que la démocratie est le meilleur système qui soit. C’est vrai dans la mesure où l’alternative, l’autocratie, ne permet pas de garantir la liberté des individus d’une part et rend la correction des erreurs du gouvernement encore plus difficile d’autre part. Cependant, de peur de passer pour un mauvais démocrate, on omet de souligner les faiblesses de la démocratie, qui sont nombreuses. Frédéric Bastiat se penche ici sur le cas particulier de l’assemblée nationale quatre mois après la révolution de février et précise qu’il voudrait que ce soit une assemblée constituante qui limiterait ses travaux aux prérogatives d’une assemblée constituante. Il ne dit rien de ce que devrait faire une assemblée générale une fois que les institutions démocratiques sont en place mais ce qui est certain, c’est qu’il souhaiterait voir une assemblée aux pouvoirs bien définis pour éviter de tomber dans le piège de la dictature de la majorité qu’on observe à peu près partout dans les démocraties occidentales au XXIème siècle.