51. SOUS LA REPUBLIQUE – XII – LA PRESSE PARISIENNE

M.Cabet rappelle à ses adhérents qu’ils ne doivent chercher le triomphe de leurs idées que dans la discussion et les convictions publiques.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 226 à 227
La République française, 1er mars 1848

Dans ce court article, Frédéric Bastiat s’étonne et se réjouit de la réaction de la presse parisienne suite à la révolution de février. Il cite trois journaux à tendance communiste qui ont abandonné “l’ardente et souvent brutale polémique des derniers temps” (comme semble-t-il tous les autres journaux non cités). Le Populaire appelle au “respect de la propriété”, la Fraternité développe un programme qui fait sens d’un point de vue économique, et l’Atelier appelle à arrêter de “briser les machines”.

Etienne Cabet était un communiste de la première heure et ira jusqu’à fonder une communauté aux Etats-Unis, l’Icarie, pour vivre selon ses idées. La citation d’aujourd’hui traduit la sincérité de ceux qui, initialement, pensaient pouvoir mettre en place le communisme sans devoir l’imposer à la population. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment la révolution de février a fait naître dans la société un sentiment de tous les possibles quand les différentes factions ont troqué les luttes politiciennes visant à prendre le pouvoir à tout prix contre la volonté de bâtir une société nouvelle et démocratique. Selon Frédéric Bastiat, même ceux qui utilisaient la corde nationaliste pour rallier le peuple à leurs côtés ont alors abandonné cet argument populiste, malheureusement ravivé régulièrement en tous lieux et en tous temps.

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