50. SOUS LA REPUBLIQUE – XI

C’est par un diplomate et pour la diplomatie qu’a été dit ce mot: La parole a été donnée à l’homme pour déguiser sa pensée.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 223 à 226
La République française, 1er mars 1848

Nous sommes arrivés à un tel point d’interférence des gouvernements dans la vie des citoyens que la question posée ici par Frédéric Bastiat n’est, à ma connaissance, jamais évoquée. En effet, il ne demande rien de moins que la suppression de la diplomatie et des ambassades! Cette position est une réponse à sa question: “Mais un peuple qui s’appartient, qu’a-t-il à négocier? Toute sa diplomatie se fait au grand jour des assemblées délibérantes: ses négociants sont ses négociateurs, diplomates d’union et de paix”. En cela, il est cohérent avec cette citation apocryphe qui reste ma préférée: “Si les biens et services ne traversent pas les frontières, les soldats le feront”. Dans la mesure où le libre-échange constitue le meilleur facteur de paix, il est inutile de confier à des diplomates la tache de négocier quelles doivent être les relations entre les pays: ce sont les individus qui nouent des relations entre eux, y-compris avec des étrangers, et c’est bien suffisant.

En outre, ce que nous révèle la citation d’aujourd’hui, c’est que l’éthique de la diplomatie peut être douteuse et que si l’objet est autre que la recherche de vérité et de paix, l’analyse coûts-bénéfices de la diplomatie est défavorable.

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