Si nous chargeons l’Etat de répandre partout l’abondance, il faut lui permettre de répandre partout l’impôt.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 218 à 221
La République française, 29 février 1848
Dans cet article, Frédéric Bastiat pose le problème qui se présente à la Deuxième République naissante: soit on suit les socialistes qui souhaitent donner au gouvernement le pouvoir de faire le bien partout, soit on suit les libéraux qui, convaincus que ce n’est pas possible, souhaitent restreindre le pouvoir du gouvernement à ses fonctions régaliennes.
La citation d’aujourd’hui met en garde ceux qui écoutent les promesses des premiers: ces promesses nécessitent d’être financées et la suite logique est donc la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui en 2024 où le poids des prélèvements obligatoires est tel que l’économie française est à genoux (à l’heure où j’écris les taux d’emprunt du gouvernement français sont passés en six mois au-dessus des taux portugais, espagnols et grecs). Le malheur est qu’il s’agit d’un engrenage duquel il est impossible de sortir sans douleur: on voit aujourd’hui que les propositions faites pour boucler le budget consistent à accroitre encore les prélèvements qui ont conduit à cet état de fait, assurant ainsi la détérioration de la situation à venir.