Elle ravit à la population, à mesure qu’il se forme, le capital qui est la source des salaires.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 215 à 217
La République française, 28 février 1848
Dans cet article, Frédéric Bastiat partage le sentiment avec Le National qui pense que la France n’est pas sous la menace d’une invasion de ses voisins. Cependant, il pense que le degré de militarisation des autres puissances européennes est un risque pour la paix et qu’il n’est pas possible de réduire les dépenses militaires dans ces circonstances. Il enjoint à nouveau les pays voisins de réduire les leurs en premier, eux qui ne sont pas en risque d’être attaqués par la France qui a besoin de construire la Deuxième République.
La citation d’aujourd’hui qui s’inscrit dans son argumentaire mais de portée plus universelle me paraît fondamentale et incomprise encore de nos jours en France où il est de bon ton d’assommer les capitalistes de taxes nouvelles chaque fois que l’on cherche à assainir un tant soit peu les finances publiques. Le capital comme source des salaires est contre-intuitif dans l’état d’esprit biberonné au marxisme des français. Cependant, c’est indéniable et de deux ordres. En effet, le capital fixe est indispensable pour engendrer des gains de productivité, absolument nécessaires pour augmenter la production, et donc la richesse, du pays. Par ailleurs, le capital circulant est ce qui permet aux capitalistes de “faire des avances”, que ce soit les salaires ou tout autre intrant dans la production de biens (un constructeur automobile a besoin d’acheter de l’acier et de payer des salaires avant de produire une voiture et de la vendre, lui permettant ensuite de réaliser un profit). Cet aspect de l’économie est mal compris mais absolument évident: si les attaques contre le profit sont trop importantes, le capital agrégé du pays n’augmentera pas et le peuple sera le premier à en pâtir.