En France on nous a habitués à être gouvernés outre mesure, à merci et à miséricorde.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 212 à 213
La République française, 27 février 1848
Voici un article très court dans lequel Frédéric Bastiat évalue la situation deux jours après la proclamation de la Deuxième République. Il parcourt les rues de Paris et constate que, malgré l’absence d’un gouvernement bien établi, l’anarchie provisoire qui apparaît est bien accueillie par le peuple qui, non seulement semble être heureux mais fait également montre d’une grande responsabilité afin que l’ordre règne. Alors que la police est invisible en raison des incertitudes que créent la transition institutionnelle, la vie reprend son cours paisiblement.
C’est dans ce contexte que Frédéric Bastiat constate que le chaos annoncé n’est pas et que la liberté nouvellement acquise par le peuple peut être abordée avec optimisme. On peut regretter cependant que cela ne va pas durer et que si il comprend que la situation est la preuve vivante que le gouvernement peut être limité dans ses attributions, il reviendra en force dans les décennies et le siècle à venir. De nos jours encore, les français dans leur immense majorité sont habitués à la présence du gouvernement et n’imaginent pas que ses attributions puissent être réduites sans être remplacées, malgré la question de Thomas Sowell: “Quand on opère le cancer de quelqu’un, par quoi le remplace-t-on?“