L’échange a deux termes, donner et recevoir; supprimer l’un, c’est les supprimer tous les deux.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 199 à 206
Libre-échange, 21 novembre 1847

Frédéric Bastiat reprend in extenso une déclaration protectionniste du Conseil Général de la Nièvre pour en analyser certains détails et montrer comment ils ne sont pas dignes de l’assemblée qui les proclame.

Parmi ces déclarations, l’argument qui consiste à plaider pour les “débouchés” que les protectionnistes considèrent devoir leur être garantis législativement est l’objet de la citation d’aujourd’hui. En effet, le sophisme nationaliste encore en vigueur de nos jours est que le protectionnisme permet aux producteurs nationaux de vendre leurs produits puis d’énumérer tous les bienfaits qui en découlent. Bien entendu, les partisans du libre-échange n’ont rien contre le fait qu’un producteur soit en mesure de vendre son produit. Cependant, si le moyen de garantir la vente est d’interdire la concurrence étrangère, cela ne signifie pas qu’on interdit les importations seulement mais les exportations qui permettent de financer ces importations également. On retrouve ici l’approche fallacieuse classique qui consiste à ne regarder les échanges commerciaux de manière tronquée, sans tenir compte de l’ensemble des conséquences de l’échange.