Nous voudrions que chaque citoyen, pour améliorer son sort, comptât un peu plus sur lui-même et un peu moins sur la caisse publique.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 167 à 169
Libre-échange, 30 mai 1847
Frédéric Bastiat répond ici à un article publié par L’Impartial de Rouen qui accuse un personnage qui serait Louis-Philippe d’être libre-échangiste. Après avoir constaté que c’est censé être une insulte alors que lui-même trouve cela plutôt flatteur, il cherche à comprendre ce qui peut bien conduire ce journal à cette conclusion. Il semblerait que c’est parce que son père, Philippe Egalité aurait un jour écrit: “Je crois la liberté absolue avantageuse aux deux nations, mais je ne crois ni l’une ni l’autre assez éclairées pour adopter ces grands principes”. Bien entendu, c’est un peu court et c’est la politique menée par le roi qui devrait permettre de le dire plutôt que ce qu’a pu penser son père un jour.
Dans le développement de sa pensée, Frédéric Bastiat s’imagine être à la place d’un roi qui serait en faveur du libre-échange et c’est de cette tirade qu’est extrait la citation d’aujourd’hui. Je la relève car elle induit le fait qu’être en faveur du libre-échange, c’est être individualiste. Cependant, contrairement à ce que pensent certains, l’individualisme n’est pas synonyme d’égoïsme mais comprendre que l’individu est au cœur de ce que devrait être la politique car ce qui compte, ce n’est pas le bonheur de la société (chimère appliquée à une entité factice) mais le bonheur des individus qui la composent, qui ne peuvent pas être ignorés. La citation d’aujourd’hui montre qu’en échange, l’individu a le devoir de ne pas déléguer ses responsabilités à l’Etat au-delà de ce qui est nécessaire.