Un droit de douane ne peut avoir qu’un de ces deux objets: le revenu ou la protection.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 143 à 147
Courrier français, 22 août 1846
Frédéric Bastiat réagit ici à un article paru dans La Presse suite à la réforme des droits de douane aux Etats-Unis en 1846. Cette réforme était fondamentale dans la mesure où elle avait pour objectif de supprimer les droits de douane protecteurs qui étaient en place (Frédéric Bastiat cite le Boston Atlas qui réclamait un retour aux droits de 1842 pour protéger l’industrie et le travail national) et les remplacer par des droits offrant un maximum de revenus au Trésor.
La citation d’aujourd’hui nous rappelle quels peuvent être les objectifs d’un droit de douane et Frédéric Bastiat explique dans cette lettre la différence qu’il y a entre droits fiscaux et droits protecteurs. Il nous rappelle que les libéraux s’opposent aux derniers, source d’injustice, sans se pencher sur les premiers qui sont légitimes dans la mesure où le gouvernement doit bien trouver des ressources pour fonctionner. Il se réjouit du passage de droits “à la pièce, au poids ou à la mesure” vers un droit ad valorem et explique pourquoi des droits mis en place sur des choses non produites dans le pays d’importation sont beaucoup plus légitimes que des droits qui faussent la concurrence entre l’intérieur et l’étranger.