Enfin le service, simplifié dans une proportion incalculable, permettra certainement de notables économies.
Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 83 à 91
Mémorial bordelais, 30 avril 1846
Dans ce deuxième article portant sur la réforme postale, Frédéric Bastiat se penche sur les détails de celle-ci. La proposition était de multiplier les zones d’affranchissement et les tarifs correspondant au nom de l’équité (une lettre devant parcourir une longue distance coûte plus cher que sur distance courte). Cependant, le coût correspondant à la distance parcourue était mineur dans le prix total (on pense au transport maritime au XXIème siècle qui fait que des produits peuvent faire plusieurs fois le tour de la terre pour en optimiser le coûts de production) et la grille tarifaire proposée créait une injustice plus grande encore que le tarif unique en créant des droits progressifs. Frédéric Bastiat montre en outre que la mise en place de la réforme reviendrait à créer une usine à gaz (anachronisme, bien entendu).
La citation d’aujourd’hui insiste sur le fait que la simplification du processus (prix unique du timbre d’affranchissement) est tellement supérieur en termes de coûts qu’elle justifie le peu d’injustice résiduelle qu’elle ne corrige pas. Ce n’est pas un hasard si cela s’applique à un monopole d’Etat mais pourrait aussi être le cas de services rendus par une grande entreprise. La complication d’un processus peut être extrêmement coûteuse en raison des procédures à mettre en place pour pouvoir la contrôler et des contrôles à mettre en place pour faire respecter lesdites procédures. On tourne alors en rond et le poids de l’Etat (ou de la bureaucratie privée) explose au détriment de la productivité. Un des secrets du succès de la société Apple est d’avoir fait sienne l’idée d’Antoine de Saint-Exupéry qui disait: “La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer”. A méditer.
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