17. REFORME POSTALE

En lui-même, l’acte n’est pas coupable. Ce n’est pas la nature des choses, c’est la loi, la loi seule, qui l’a fait tel.

Frédéric Bastiat
Œuvres Complètes, tome VII, pages 78 à 83
Mémorial bordelais, 23 avril 1846

Suite à la réforme postale en Angleterre qui a vu l’apparition du premier timbre, le penny black, la France se penche sur la question. C’est l’occasion pour Frédéric Bastiat de critiquer le système existant ainsi que la réforme proposée et de présenter sa propre proposition, qui serait l’introduction d’un prix unique de la lettre payée par l’émetteur (plutôt que le récepteur – cela rappelle le système mis en place pour la tarification de la téléphonie mobile à ses débuts, fin des années 1980 et début des années 1990 en France). Un calcul rapide lui permet de proposer un timbre à 5 ou 10 centimes, selon que la taxe couvre le port des dépêches administratives ou pas.

La citation d’aujourd’hui porte sur un problème bien particulier et de portée plus universelle: celui du monopole de la poste. En effet, le transport du courrier par tout autre moyen que la poste était alors illégal, notamment parce que les taxes associées étaient tellement élevées que l’incitation à faire concurrence à la poste était énorme. Afin de remplir les caisses du Trésor, l’Etat avait donc créé un monopole et fait du port des lettres un délit passible d’une amende démesurée (6500 francs en l’occurence). Une baisse du tarif visant à limiter le prix de manière à couvrir les coûts de la poste devait, selon Frédéric Bastiat, permettre au monopole d’être naturellement accepté pour sa simplicité et son coût raisonnable au lieu d’être imposé par la violence légale. Il soulève ici le problème qui consiste à criminaliser des actions qui ne devraient pas l’être, celui des crimes sans victimes (on pense à l’immigration ou au trafic de drogue par exemple).

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